Arles - Montpellier 121kms
Gletsch - Montpellier 1422kms

Le Petit Rhône

Lundi 18 juillet, dernier jour du périple, ça fera exactement 14 jours de vélo pour un peu plus de 1400 kilomètres, une bonne moyenne quotidienne! Départ avec le beau temps d'Arles en direction des Saintes-Marie-de-la-Mer. Dès la sortie de la ville le vent souffle encore, et ce sont des grosses rafales qui me tiendront compagnie toute la journée, et toujours de face, arrrhhh!!!

Une maison de guardian...

La Camargue, une vaste zone où l'équilibre entre eau douce et eau salée rend la faune et la flore fragile. Les grands aménagements qui ont conduit à l'endiguement du Rhône ont rendu des terres impropres à la culture. Mais c'est aussi une réserve ornithologique de premier ordre avec les nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs font une halte. L'endiguement du fleuve a aussi permit de canaliser son débit et ainsi de le rendre navigable en draguant le fond de son lit.

Isolée au milieu des marais...

La route est assez large avec une piste cyclable de chaque coté. Après plusieurs kilomètres j'arrive au musée de la Camargue. Ce musée retrace la région au travers de la présence et de l'activité humaine. Encore quelques kilomètres pour rallier les Saintes Maries de la Mer, je quitte la route à fort trafic pour bifurquer plus à l'est, le long d'étangs et de marais.

Listel, le vignoble les pieds dans le sable...

Mais je ne trouve toujours pas de flamands roses. L'ambiance ressemble au film "Heureux qui comme Ulysse" avec Fernandel. Autour de moi, de multiples manades alternent dans le paysage avec des haras attirant le chaland pour faire des promenades à cheval. Les cabanes de Guardian, la personne chargée des chevaux et des taureaux dans la Camargue, ont une forme bien particulière.

L'arrivée aux Saintes-Marie-de-la-Mer...

Nombreux sont les mas camarguais à proposer des chambres d'hôtes au milieu de vastes propriétés. Contrairement à son grand frère, le Petit Rhône n'est pas pressé de rejoindre la mer, son cours ondule beaucoup à travers la Camargue. Au loin le clocher de l'église fortifiée est bien visible dans la campagne camarguaise, entre marais et mer. Ici les gitans viennent tous les ans au mois de mai en pèlerinage pour leur sainte Sara la Noire.

Ici, le Petit Rhône se jette dans la mer...

Non-loin de là le Petit-Rhône fait encore un dernier méandre avant de rejoindre la Méditerranée à quelques encablures de la ville. Des croisières sont organisées autour de l'embouchure en remontant le fleuve. Je vois enfin à la sortie de la ville des flamands roses, mais au loin dans un marais.

Le canal du Rhône à Sète longe Aigues Mortes...

Direction plein ouest maintenant, vers Aigues-Mortes. Les cabanes en bois étalent les melons, pastèques et autres pêches au bord de la route. Ensuite c'est le vignoble de Listel que je longe, le vin des sables est produit ici depuis le VIIIème siècle, entre manades et étangs. voilà au loin la cité d'Aigues Mortes dans une vaste plaine humide. C'est d'ici qu'est parti Saint Louis pour ses croisades. Un port fût construit pour l'occasion.

Le sel au sud de la ville fortifiée...

La ville est entièrement fortifiée avec les rues tracées à l'équerre. Au centre de la ville la Place avec au milieu la statue de Saint Louis est littéralement envahi par les terrasses des restaurants et des bars. plus au sud, à la sortie de la cité, ce sont des tas de sels immenses sortent des marais salants. Le canal reliant Sète au Rhône, dans le prolongement du Canal du Midi voit passer de nombreux plaisanciers.

Une des portes d'Aigues-Mortes...

A quelques kilomètres se trouve la Tour Carbonnière, qui servait de tour de gué. Voilà maintenant le Grau du Roi, cité balnéaire aux plages de sable fin entièrement dédié à la culture du bronzage et de la baignade intensive. Plus loin c'est Palavas les Flots avec ses immeubles au design des années 70, démodés et absolument ideux.

La Statue de Saint-Louis au centre d'Aigues-Mortes...

 

Vivement que j'arrive au bout de cette étape à Montpellier car le vent est très usant ici. Voilà la piste cyclable reliant la cote à la capitale languedocienne, mais elle est en travaux par endroits. Direction le centre-ville où je vais être accueilli par Sophie, que j'ai connu lors du premier périple en solitaire en 2008 entre Paris et Toulouse...

La fin du voyage...

Fin du périple après 120 kilomètres aujourd'hui et plus de 1400 en deux semaines. Bonjour Sophie!

Carte de l'étape :

Ah, les sanglots longs des violons de l'automne....

A l'heure où les feuilles hésitent entre roux et doré avant de tomber, les derniers beaux jours m'incitent à repartir pour un périple, le dernier de l'année vers les belles couleurs d'automne en Forêt Noire. Malgré la fraîcheur matinale qui m'attend, c'est la Source du Danube, le plus grand fleuve d'Europe que je vais rallier. En traversant la Champagne, la Franche-Comté et le sud de l'Alsace je vais retrouver le Rhin que j'ai quitté il y a quelques mois. Mais cette fois-ci je vais l'enjamber pour arriver en Allemagne et flâner jusque Furtwangen, le berceau du Donau comme on l'appelle là-bas...

Voilà la carte :

Une balade à suivre dès le week-end de la Toussaint...

Un, deux, Troyes!

Paris-Troyes 140 kms

La banlieue parisienne n'offrant que très peu d'intérêts pour le cycliste, je décide de partir de Melun, au sud-est de la capitale. Sorti de la ville je prend la direction du Château de Vaux-le-Vicomte. La brune est présente sur ce plateau de Brie encore endormi. Le château se dessine à travers la campagne. De vastes jardins entourent l'édifice. Son histoire débute en 1640 lorsque Fouquet l'intendant du roi Louis XIV achète un petit château entre Fontainebleau et Vincennes, deux résidences royales.

Une belle allée dans la Brie embrumée..

Avec l'aide de l'architecte Le Vau, du peinte Le Brun et du paysagiste Le Nôtre, il en fait le plus beau château du royaume avec ses magnifiques jardins. Mais pour le roi, c'en n'est trop. Lors d'une réception où le roi était invité, Fauquet mettra les petits plats dans les grands mais le roi prendra cette débauche de puissance et de raffinement pour un affront. Il décidera d'emprisonner Fauquet à vie dès le soir même.

Le château de Vaux le Vicomte...

Je continue la route vers l'est à travers la foret de Melun puis en passant par Nangis. Un peu plus loin je quitte le plateau de la Brie pour rejoindre la vallée de la Seine. vers Donnemartin. Les bois laissent la place aux prairies et aux pâtures vers l'ancien lit de la seine. Vers Bray sur Seine, le fleuve ne devient plus navigable en amont, c'est le canal de la haute seine qui prend le relais en direction de Nogent.

Le centre de télécommunications spatiales de Bercenay...

De l'autre côté du fleuve le paysage se transforme encore avec les premières ondulations de la plaine céréalière. Je quitte ici l'Ile-de-France pour la Champagne-Ardennes avec un court passage dans l'Yonne. La chasse est ouverte et dans les champs les chasseurs traquent le gibier. reviendront -ils bredouilles?

Le lit originel de la Seine à coté de Troyes...

Non-loin le relief s'accentue, vers le sud c'est le pays d'Othe. Cette région montagneuse abrite un centre de télécommunications spatiales à Bercenay en Othe. Ici on parle au étoiles! Troyes est tout proche maintenant. Après quelques cotes je retombe dans la plaine de la Seine.

Maisons à pans de bois dans le centre historique...

Voilà Troyes, la ville est entourée de magasins d'usine. et cela depuis que l'industrie textile locale a décidé de vendre aux employés les stocks d'invendus dans les années 1960. Les magasins attirent plus de 3 millions de personnes chaque année. Direction le centre historique, qui ressemble à un bouchon de champagne.

Ruelles pavées où il fait bon flâner...

Les maisons à pans de bois sont légion dans le centre-ville, notamment dans le quartier Saint-Jean. La Seine arrose la ville depuis que son cours fut dévié. La ville a pris un essor depuis les fameuses foires de Champagne organisées par le Comte. Fin de la première étape ici après 140 kilomètres sous un beau temps.

Troyes - Chaumont 117 kms
Paris - Chaumont 257 kms

La Croix de Lorraine...

Il fait frais ce matin dans la préfecture de l'Aube. je sors de la ville en direction de la foret d'Orient. La circulation est déjà bien présente vers les magasins d'usines. Je m'en extirpe pour arriver au milieu des champs labourés dans les vallons à l'est de Troyes. La brume laisse à peine apparaitre la foret. On imagine les deux grands lacs mis en service en 1966. Tout comme le Lac du Der, ils servent à réguler le débit de l'Aube et de la Seine.

Les belles couleurs d'automne dans le paysage aubois...

La crue de 1910 et la sécheresse de 1921 en sont l'origine. Depuis, dans ce parc naturel régional, c'est une réserve ornithologique qui vit le jour au milieu des activités aquatiques, notamment à Mesnil-Saint-Père. Sorti de la foret, je retrouve les champs sur les hauteurs des buttes qui séparent la vallée de la Seine et celle de l'Aube. Au loin, c'est le vignoble de Bar-sur-Aube qui occupe les coteaux exposés au sud.

Le lac de la Foret d'Orient, au plus bas niveau...

A l'image de la végétation, les vignes perdent leurs feuilles aux dégradé de couleurs roux et jaune. L’appellation Champagne fut donnée à ces coteaux suite à une révolte des vignerons locaux, pour ne pas être considéré comme vins bourguignons, la Côte d'Or étant toute proche. Un peu plus loin, après Bar-sur-Aube voilà Bayel et la Cristallerie Royale de Champagne. Dans ce petit bourg, on travaille le verre depuis 1300. Mais sous l'impulsion d'un maitre verrier vénitien et aussi avec le consentement de Louis XIV la production de la cristallerie fera la renommée de Bayel.

Les coteaux en appellation Champagne vers Bar-sur-Aube...

Malheureusement, il n'y a pas grand chose dans la vitrine, dommage! Je quitte ici la vallée et l'Aube pour les sommets et la Haute-Marne en direction de Colombey. Déjà, dès la sortie de Bar-sur-Aube, la Croix de Lorraine est visible. Située sur la butte qui domine les alentours, le monument fût érigé en mémoire de Charles de Gaulle. Elle est situé sur la commune de Colombey-les-deux-Eglises.

La Cristallerie Royale de Champagne à Bayel...

De Gaulle y élu domicile dès 1934 dans une charmante propriété nommée la Boisserie. Deux drapeaux français désignent l'entrée de la propriété qui se visite aujourd'hui. Il y est mort en 1970 et est enterré dans le cimetière de la commune. De nombreuses plaques commémoratives jalonnent les murs du cimetière. Il me reste encore 30 kilomètres pour rallier Chaumont.

La très célèbre Croix de Lorraine...

De la butte, la vallée semble recouvert d'un duvet boisé. La longue descente à travers la foret apporte de la fraicheur et de l'humidité. Les petits villages sont particulièrement calmes en cet fin d'après-midi. Un éleveur a collé sur sa façade toutes les récompenses aux divers concours agricoles, il y en a plus de 50!

L'entrée de La Boisserie...

La viande doit être bonne ici. C'est vrai que dans le fond de la vallée, l'élevage est la principale activité. Chaumont est tout proche lorsque apparait un imposant viaduc lancé au dessus de la suize, un affluent de la Marne. Il fût construit pour l'arrivée du train vers 1860 dans la préfecture haut-marnaise.

Une partie du Viaduc de Chaumont...

Avec plus de 650 mètres de longs et 52 mètres de haut c'était l'un des principaux ouvrages de l'époque. Ici fut tournée plusieurs scènes du Film "Le Cerveau" de Gérard Oury. Me voilà au bout de cette deuxième étape après 118 kilomètres à travers le sud-Champagne. Demain direction La Haute-Saône.

Carte de l'étape :

Profil de l'étape :