Crêches-sur-Sâone - St-Rambert-en-Bugey : 100kms
Paris - St Rambert-en-Bugey : 597kms
La lettre "B" , de Beaujolais à Bugey... 
Départ de Crêches de bonne heure. L'étape prévue aujourd'hui est moins longue que ces deux derniers jours, seulement 100 kilomètres ! Direction le vignoble du beaujolais, qui m'appelle depuis hier. Les parcelles de vignes remplissent tout le coteau. Des noms comme Juliénas, St-Véran, St-Amour donnent envie. Mais, je pénètre le vignoble vers Fleurie.

Un beau programme...

Les coteaux sont déjà baignés de soleil sous une chaleur déjà bien présente. La petite route se fraie un passage au milieu des vignes. Un panneau m'annonce que l'appellation "Moulin à Vent" est toute proche. L'une des deux appellations à ne pas avoir un nom de village dans le beaujolais. Cette région viticole tient son nom de son ancienne capitale Beaujeu.

Le vignoble vers Fleurie...

Le Gamay pour le rouge ainsi que le Chardonnay pour le blanc sont les principaux cépages employés. Il y a en tout  10 appellations : Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-vent, Régnié et Saint-Amour. Un peu plus au Nord se trouve la Roche de Solutré. Cet éperon rocheux surplombe la vallée de la Saône. D'ici on peut voir le Mont-Blanc par temps clair. Rendue célèbre par l'ascension annuelle de François Mitterrand dans les années 80, elle est un lieu de fouille archéologique.

Un futur Villié Morgon, prochainement sur les bonnes tables...

 Une légende fait état que des chevaux se seraient jetés du haut de la falaise pour échapper à la chasse par l'homme...Complètement réfutée depuis par toutes les recherches effectuées. Voilà devant moi Villié-Morgon, un autre grand cru du Beaujolais. Me voilà aux confins de la Saône-et-Loire, du Rhône et de l'Ain. Une vielle borne indique "limite du Beaujolois" d'un coté et "Limite du Maconnois" de l'autre... Bien que le vignoble du beaujolais soit à cheval sur deux départements de régions différentes, le vin de Beaujolais est quand même rattaché à la Bourgogne. Je quitte les vignobles pour partir plein Est, vers La région des Dombes, en passant par Belleville. Un dernier regard sur la Sâone, l'une des rivières ayant le plus gros débit en France, et me voilà dans l'Ain. Il fait lourd en fin de matinée. Les lignes droites s'enchaînent à travers les vallées.

En plein centre de Chatillon-sur-Chalaronne...

Le paysage change. Voilà à nouveau des champs à perte de vue, seulement entrecoupés par quelques massifs boisés. J'arrive à Chatillon-sur-Chalaronne. Le marché en centre-ville est encore très fréquenté à midi. Ce petit bourg d'environ 5000 âmes regorge de maisons à colombage au bord de la Chalaronne. Des futurs mariés posent pour le photographe sur l'un des multiples ponts fleuris qui offrent une ambiance très bucolique.

Un étang dans les Dombes...

Après avoir mangé je repars avec les gourdes remplies d'eau et de glaçons en direction d'Ambérieu-en-Bugey. Je traverse le Sud de la Bresse. La route fait une longue et lente ascension jusqu'à offrir un beau point de vue sur les premiers monts du Bugey. Les lacs sont légions ici. Après la belle descente me voilà dans la vallée de l'Ain.

La plaine de l'Ain et au fond les monts du Bugey...

Les premiers monts du Bugey sont devant moi. Mais c'est Ambérieu que je traverse en premier. Cette ville dont le nom est tiré du peuple celte les Ambares, est le berceau de l'aviation. Devant moi, la vallée de l'Albarine que je vais remonter. Les massifs montagneux entourent la route et la voir ferrée. La route large et très roulante est plutôt calme. Seuls quelques motards se plaisent à prendre de l'angle dans les grandes courbes.

St Rambert en Bugey...

St-Rambert-en-Bugey, synonyme de la fin de l'étape est devant moi. L'Albarine, ce petit court d'eau va me rafraîchir un peu les pieds. Il fait toujours aussi chaud mais la fatigue est moins présente que la veille, et pour cause, seulement 100 kilomètres aujourd'hui...

Carte de l'étape :

Profil de l'étape :

Ambiance du jour:

Dans la région des Dombes, au milieu des champs...

St-Rambert-en-Bugey - Le Bourget du Lac 82 kms
Paris - Le Bourget du Lac 679 kms

Des monts du bugey à l'eau du Bourget...
Dimanche 11 juillet 2010, Le ciel a grondé hier soir mais je n'ai pris que la queue de l'orage sur la tente, à peine de quoi rafraîchir l'atmosphère très lourde. Aujourd'hui, direction Le Lac du Bourget. La route est toujours aussi calme ce matin. Je ne croise que très peu de vélos. Seuls les TGVs viennent perturber ce calme. A Argis, quelques personnes commencent l'installation des tentes et de la scène qui serviront pour le bal du 14 juillet.

Le vignoble sur les coteaux du Bugey...

Les monts sont de plus en plus haut de chaque côté de la route. Voilà la Cluse des hôpitaux, l'un des endroits les plus étroits entre Ambérieu et Belley. L'humidité dûe à l'orage de la veille ressort de terre, ce qui entraîne une certaine fraîcheur à l'ombre, très agréable. Mais le soleil réchauffe instantanément dès son apparition. Le tunnel du Chat, à plusieurs kilomètres est interdit aux vélos.

Un château surplombant Virieu-le-Grand...

Je dois donc contourner le massif en passant par Virieu le Grand et Culoz. L'autre possibilité consiste à l'ascension du Col du Chat à plus de 630 mètres d'altitude. La route est encore longue et je préfère garder des forces pour la suite... Il y a par endroits des parcelles de vignes sur les flancs de montagne exposés au Sud. Après avoir passé Virieu le Grand, premier village où je trouve une boulangerie depuis le départ de ce matin, je passe à Culoz. Les châteaux construits à flanc de montagne offrent une vue imprenable sur le Rhône tout proche et sa vallée. Voilà le Rhône, ce fleuve puissant venu de la Suisse.

Le Village de Chanaz et le Canal de Savières...

Il est mis à contribution pour la production électrique. Non loin de là se trouve le barrage de Genissat, l'un des plus importants de France, construit avec l'impulsion d’Édouard Herriot, ancien président du Conseil et maire de Lyon. Je franchi ce fleuve à la sortie de Culoz, un important nœud ferroviaire. Je me trouve maintenant dans la Savoie, dernier département français que je vais traverser avant la frontière italienne.

L'eau claire du Lac du Bourget...

Il fait très chaud en ce début d'après-midi. Direction Chanaz pour retrouver le Canal de Savières qui relie le Rhône au Lac du Bourget. Des croisières sont organisées sur ce canal. Le village de Chanaz est très joliment fleuri. Un moulin à huile attire de nombreux touristes. Je longe le canal de Savières, il me mène au bord du lac, au Nord. Pour me rendre à Aix-les-Bains, je passe sur le côté est du lac.

Le Lac du Bourget...

La route est coincée entre la montagne et le lac. Une voie ferrée suit le même tracé. Il fait très chaud cet après-midi, et nombreux sont ceux qui se baignent dans le lac. Il faut dire que l'eau est claire! Peut avant Aix, voilà Brison-St-Innocent. Une petit village qui a su tirer partie du lac. Les habitations, un peu en hauteur ont une vue imprenable sur le lac. Voilà Aix-Les-Bains, station thermale au pied du Mont Revard spécialisée dans les cures contre la rhumatologie. Le tourisme prend peu à peu une place prépondérante dans son activité. Son port de plaisance est le plus grand en eau douce de France.

Le Mont du Chat, avec le lac à ses pieds...

Tous les ans, la ville organise un festival de musique l'été. Les berges du lac ont été récemment aménagées dans le cadre du plan "Grand Lac" 2015 avec la présence de pistes cyclables. A l'extrème Sud du lac se trouve un aéroport ainsi qu'une technopole : Technolac. Me voilà au bout de l'étape du jour. Quelques 82 kilomètres avant une journée de repos chez Nadia et Thierry, des amis qui m'hébergent gentillement et que j'ai plaisir à revoir.... Demain... : Rien !

Carte de l'étape :

profil de l'étape :

Le Bourget du Lac - Modane 118kms
Paris - Modane 797 kms
En remontant la Maurienne...
Il fait déjà beau et chaud ce matin lorsque je quitte Nadia et Thierry, direction Chambéry. Un grand merci à eux pour leur hospitalité ! Après une journée de repos, direction Chambéry par la piste cyclable. Elle longe un petit cours d'eau qui alimente le Lac du Bourget. La capitale de la Savoie est à 10 kilomètres. C'est le calme qui règne.

Le Château des ducs de Savoie...

Des cyclistes et des promeneurs empruntent cette voie verte. Peu avant l'arrivée à Chambéry, le bruit d'une circulation intense se rapproche. Et pour cause, la voie rapide est à peine à 50 mètres. Me voilà à Chambéry. Cette année est particulière car cela fait 150 ans que la Savoie est rattachée à la France.

La Fontaine des Eléphants...

C'est lors du Traité de Turin en 1860 que la Savoie est définitivement rattachée à la France. L'ancienne capitale des États de Savoie devient préfecture de la Savoie, département français. Les feux d'artifices du 14 juillet choisiront ce rattachement comme thème. Voilà le château des ducs de Savoie, en plein centre-ville, il abrite le plus gros carillon d'Europe.

Le Tandem des cyclistes australiens...

Un peu plus loin, de l'autre côté de la rue de Boigne se trouve une fontaine, avec quatre éléphants, disposés de chaque côté. Cette fontaine érigée en 1838 rend hommage au Comte de Boigne et à ses victoires lors des campagnes en Inde. Je quitte la ville par les faubourgs est qui me mène à Challes les eaux, une station thermale. Dans le centre de ce bourg, je me trouve nez à nez avec un couple d'australiens qui font le tour de l'Europe en 6 mois (Pologne, Tchéquie, Autriche, Grèce, Italie, Espagne...) sur un tandem.

Le Massif des Bauges, vers Cruet...

On échange nos expériences avant de repartir chacun dans sa direction. Eux vers la Vallée de Bourg-st-Maurice pour voir passer le Tour de France et moi vers la Maurienne. A la sortie de l'agglomération de Chambéry, voilà sur les coteaux des parcelles de vignes. Je suis en plein coeur de cette appellation. A quelques kilomètres sur ma droite se trouve Apremont, un village bien connu pour son vin blanc sec très typé. Au dessus veille le massif de la Chartreuse, qui sépare Chambéry de Grenoble. Moi voilà à Montmélian, je contourne le massif des Bauges. On peut y voir aussi de nombreuses parcelles de vignes vers cruet et St-Jean-de-la-Porte. Les caveaux sont légions. A ma droite se trouve l'Isère. Son eau tumultueuse n'est pas très claire, plutôt grise en fait.

La route menant à la vallée de la Maurienne....

Elle est chargée de limons, et de sable aussi. Tout droit c'est Albertville, ville hôte des Jeux Olympiques d'Hiver de 1992 et la vallée de la Tarentaise. Mais je tourne à droite, direction la vallée de la Maurienne. Voila le confluent Isère-Arc. Il y a beaucoup de courant à cet endroit. La route est très agréable ce matin, avec ces rangées de platanes qui me proposent de l'ombre. Il fait un peu moi chaud que ces derniers jours. Voilà l'entrée proprement dite de la Maurienne à Aiguebelle. J'y fait escale pour midi. Après un bon plat de pâtes pour avoir les forces de parcourir cette longue étape d'ascension, je repars vers St Jean De Maurienne, capitale économique de la vallée. La route est large, le revêtement très roulant. C'est un faux-plat à peine perceptible qui se déroule sous mes roues. La circulation est très calme en tout début d'après midi. L'autoroute passe en tunnel sous la montagne ce qui réduit les nuisances sonores. Ce sont les grillons et les oiseaux qui me chantent la nature.

Le Confluent Isère-Arc...

La plaine est plutôt dédiée à l'agriculture avec des champs et les coteaux sont occupés par quelques alpages. Au bout de quelques kilomètres voilà La Chambre. Cette commune est très connue des cyclistes. Elle est le point de départ vers plusieurs cols classés "Hors-Catégorie" tels que la Madeleine, le Glandon et aussi la Croix de Fer, tous à 2000 mètres d'altitude... La route est coupée depuis midi pour le passage des coureurs du Tour de France qui se dirigent vers l'arrivée à St-Jean de Maurienne. Ils vont emprunter la grande route. Je suis donc dévié par des petites routes offrant plus de relief, jusque St Jean. La vallée est très industrialisée. Voilà St-Jean, capitale économique de la vallée et aussi de l'Opinel.

Chouette, ils sont tous ouverts...Mais par lequel commencer ???

Ce petit couteau au manche en bois et à son prix très bas a été crée à Albiez, juste à Côté. L'Opinel à même son musée à St Jean. Les barrières mises en place pour l'arrivée du tour de France sont déjà copieusement garnies de spectateurs. Mais puisque il me reste encore 30 kilomètres d'ascension non-stop jusque Modane et que l'heure tourne, je n'attends pas les coureurs. Devant moi la Haute Vallée de la Maurienne. Effectivement la route comme à s'élever à la sortie de la ville, en direction de St-Michel de Maurienne. Il y a 500 mètres de dénivelé en 30 kilomètres. Des longues rampes me ralentissent. Heureusement que le vent est favorable! Une personne m'indiquera que le matin le vent souffle souvent dans le sens contraire dans la vallée et que l'après-midi il tourne...

L'Arc avec ses eaux très grises...

Me voilà à St-Michel de Maurienne, cité industrielle. De là démarre l'ascension vers le Col du Télégraphe, rampe de lancement du Col du Galibier, qui avec ses 2645 mètres d'altitude est l'un des plus hauts de France. Après une accalmie dans la ville, les montées reprennent. L'autoroute est toute proche. L'Arc aussi, mais le flot de la circulation couvre aisément le bruit du torrent. Par endroits des barrages sont mis en place pour tirer parti au maximum de la force de la rivière. Ce qui offre un court répit dans les montées. Il y a encore plus de 100 mètres d'altitude à gravir lorsque je vois les premières remontées mécaniques au bord de la route à Orelle. Sur ma droite les rames des trains comportent pas moins de 3 locomotives, deux en traction et une en pousse. Ca grimpe dur, même pour les trains !

A St Michel, le début du Col du Télégraphe...

Un peu plus haut c'est Fourneaux. L'autoroute s’élève encore au dessus de la ville et se dirige vers le tunnel du Fréjus. Devant moi c'est Modane, avec la grande gare ferroviaire, dernière en France avant la frontière. De là partent et viennent des trains internationaux, essentiellement de Fret. Au dessus de la ville se trouve la Ligne Maginot des Alpes.

Une des multiples retenues d'eau sur l'Arc...

Un bunker allemand est toujours en place, mais il a subit une modification de sa position. Quand les allemands ont senti la débâcle venir, il ont voulu dynamiter le tunnel ferroviaire mais la charge explosive a fait déplacer le bunker qui n'est plus à l'horizontale et le tunnel est resté intact ! Me voilà au bout de 118 kilomètres d'une Maurienne de plus en plus haute. Demain c'est au tour du Col du Mont Cenis à plus de 2000 mètres d'altitude, mais ça c'est une autre histoire...

Carte de l'étape :

Profil de l'étape :

Modane - Chianocco : 82kms
Paris - Chianocco : 879kms
Mon feu d'artifice à Moi: L'ascension du Mont-Cenis à 2100 mètres!
Mercredi 14 Juillet 2010, aujourd'hui au plat de résistance, le sommet de mon parcours avec le Col du Mont Cenis à presque 2100 mètres d'altitude. Après la nuit calme, je pars vers le centre du bourg pour prendre un petit déjeuner. Aussitôt les gourdes remplies direction Lanslebourg. La route s'élève fortement avant même la sortie de Modane. Un panneau m'indique le Col à 33 kilomètres. L'ascension va être longue.

Un fort qui surplombe Modane...

L'Arc, est à cet endroit un torrent de montagne. L'eau est bien plus claire que dans la basse vallée de la Maurienne. Pas un kilomètre sans rencontrer au moins un cycliste qui descend ou remonte la vallée. Il faut dire qu'avec le Col du Mont-Cenis et Celui de l'Iseran, on dépasse à chaque fois les 2000 mètres d'altitude. L'Iseran est au fond de la vallée de la Maurienne, en direction de Tignes, il culmine à plus de 2700 mètres.

Les Forts de l'Esseillon, dans la Haute Maurienne...

Après quelques kilomètres d'une ascension délicate car les muscles sont froids, voilà les Forts de l'Esseillon. Napoléon ayant détruit la forteresse de Brunetta à Susa, Victor Emmanuel 1er decide d'utiliser ce site pour se protéger des attaques de l'armée française. Les forts sont adossés sur un contrefort rocheux de plus de 100 mètres de haut barrant la route vers la Haute Maurienne et le Col du Mont-Cenis...

  La Haute Vallée de la Maurienne, peu avant Termignon...

L'Arc est tout en contrebas dans un abîme. Par endroits la route redescend un peu. Voilà Verney, la roue suit maintenant l'Arc. Mais à la sortie de Termignon, la route grimpe brusquement, je suis tout proche de Lanslebourg. Ce dernier village français avant la frontière est à la croisée des chemins du Mont-Cenis et de l'Iseran. Situé à 1400 mètres le village est allongé le long de la rue principale, celle des cols. A la sortie voilà la première borne du Col. Elle représente un cycliste en pleine ascension.

La traversée de Lanslebourg, dernier village avant la frontière...

Des informations concernant la distance du sommet, la déclivité de la pente ainsi que l'altitude sont aussi notifiées. L'ascension proprement dite dure 10 kilomètres. Ça commence avec 6% "seulement". Les cyclistes descendent à pleine allure cette route qui est très large. Les lacets se suivent et la déclivité augmente aussi, 9% au plus fort de la pente. Peu à peu Lanslebourg est de plus en plus petit, au fond de sa vallée. Le vent rafraîchit un peu l'atmosphère. Des cyclos croisés depuis Modane me croisent à nouveau.

Un torrent de montagne vers les Forts de l'Esseillon...

Ils veulent sûrement faire un temps pour l'ascension du col... Les petites cascades sont très agréables. Les sapins me procurent une ombre bienvenue. Mais à moins de 2 kilomètres du sommet, il n'y a plus d'arbre. De plus un fort vent du sud me ralenti. Ce vent vient d'Italie et se retrouve dans le goulet d'étranglement que forme l'étroit passage du col, seulement 500 mètres de large me dira la patronne du Relais.

Début de l'ascension du Col du Mont-Cenis...

Ici ce n'est qu'alpages dans cette lande. Voilà enfin le Col du Mont-Cenis. C'est l'ancienne frontière avec l'Italie ici, elle correspondait à la ligne de partage des eaux. Mais depuis le traité de paix de 1947 entre France et Italie avec la rectification de la frontière favorable à la France, le plateau du Mont Cenis est devenu français. Les randonneurs partent à la recherche de fleurs de montagne. Ils échangent leurs trouvailles sur le parking du Col. Pas de marmottes en vue, dommage.

La pente est raide dans le col...

Épuisé par une montée constante et très dure sur les 10 derniers kilomètres je m'assoie à la table du relais du Col. Une bonne tartiflette et je repars, bien habillé à cause du vent, pour une descente vertigineuse de presque 1900 mètres de dénivelé. Mais auparavant je longe le Lac du Mont-Cenis. C'est l'une des retenues d'eau les plus hautes de France. Nombreux sont les campings-cars à s'être arrêtes au bord. La route monte encore comme pour offrir un beau point de vue sur le lac. Il y a des nuages qui bouchent un peu le panorama.

Ça grimpe toujours !

Mais le barrage commence à être visible. Il est impressionnant, car dessous c'est plus de 300 mètres de vide presque à pic. La descente est très délicate à négocier car le vent souffle de façon irrégulière. La prise au vent supplémentaire due à la remorque n'arrange rien. Au pied du barrage se trouve un ancien village. Tombé en ruine, les toits en pierre ainsi que les murs s’effondrent progressivement.

  Lanslebourg, vu d'en haut...

La route d'avant la construction du barrage passait dans ce village. Là se situait le poste de douane française. Mais depuis l'ouverture des frontières il ne reste qu'un seul bâtiment en bois. La route plonge à nouveau avec une série de virages en "S" que je négocie au ralenti. En bas de ces virages déjà 400 mètres de perdu, impressionnant! Une portion de route presque plane me mène à la frontière actuelle. Une borne datant de 1963 est là pour en témoigner. A cet endroit la route est très étroite, juste le passage d'un véhicule.

Enfin en haut !

Au revoir la France et Buongiorno Italia ! Je ne vais pas continuer en italien, rassurez-vous! La descente se poursuit vers Susa, encore invisible sous les nuages que je surplombe. Une déclivité de 10% est annoncée sur plusieurs tronçons, les freins vont chauffer! La remorque me pousse mais je fais la descente doucement. Il me faudra presque 1h pour rallier Susa.

Le Lac du Mont-Cenis, avec le barrage derrière les nuages...

Peu avant, la chaleur fait son retour, ainsi que les cigales. Elles semblent parler le même langage que les homologues françaises... Voilà Susa, et son vieux quartier au centre-ville. L'Arc Augusto datant de 8 avant J-C est l'un des hauts-lieux photographiés par les touristes dans la ville. C'est ici la première ville italienne de mon périple.

Un pied dans chaque pays !

Il va falloir que je sorte mon dictionnaire bilingue. Je quitte cette ville par la route de Turin. Les lignes droites sont très longues. Première constatation, l'italien a du mal à respecter le code de la route. Plusieurs fois en quelques kilomètres les lignes blanches sont franchies.

Paysage du Mont-Cenis...

Il y a souvent des panneaux informant les automobilistes que des contrôles de vitesses sont effectués, sans effet sur leur conduite visiblement. Me voilà arrivé à Chianocco. Maintenant il va falloir se mettre à la langue italienne pour trouver le camping, merci au dico !

La vallée de Susa, en descendant le col...

Après seulement 82 kilomètres, mais très fatiguant avec l'ascension et le stress de la descente vertigineuse. Je suis très content de retrouver la vallée.... Demain direction Asti et ses vins, en évitant Turin...

 L'Arc d'Ausgusto à Susa...

Carte de l'étape :

Profil de l'étape :

Ambiance du jour:

Un petit ruisseau dans l'ascension du Col du Mont-Cenis...

Chianocco - Asti 106kms
Paris - Asti 985kms
Chaud dans la Plaine du Po !
Jeudi 15 Juillet 2010, il fait déjà chaud que je quitte le camping. Direction Avigliana. Les longues lignes droites s'enchaînent dans la vallée de Suse. Sur ma droite, visible de très loin se trouve la Sacra Di S. Michelle, une abbaye perchée sur un piton rocheux à 960 mètres de haut. Elle domine toute la vallée comme pour la veiller.

La vallée de Susa, au fond les Alpes...

Voilà Avigliana, cette ville a abrité la fabrique de dynamite d'Alfred Nobel. Ayant décidé d'éviter Turin, cette grande ville me fait un peu peur avec la circulation. Je préfère contourner la capitale du Piémont par le sud, donc direction Orbassano. Il y a deux lacs à la sortie d'Avigliana, le Lac Grande et Lac Picollo, plutôt bien aménagés pour y faire une halte. Turin n'est qu'à quelques kilomètres. On distingue au loin une atmosphère grisâtre due à la chaleur et surtout la pollution. Peu à peu le massif alpin disparaît dans cette brume.

L'abbaye de S.Michele, perchée à plus de 960 mètres...

Devant moi la plaine du Pô. Avec ses 650 kilomètres, le Pô est le plus grand fleuve italien. II était autrefois la principale voie de communication entre l'Adriatique et le Nord de l'Italie. Peu après Orbassano, voilà Stupinigi et son pavillon de chasse inscrit au patrimoine Mondial de l'UNESCO, dont la construction fut décidé par Victor Amédée II de Savoie. La route décrit un grand cercle autour de ce château. Voilà les faubourgs de Turin siège de la production automobiles FIAT.

Le Château de Stupinigi, classé par l'UNESCO...

L'ancienne Capitale des États de Savoie a accueilli les Jeux Olympiques d'Hiver 2006. Au loin, le col de la Magdalena domine Turin. Je passe le Pô à Moncalieri. Cette ville de la banlieue Sud-Est a aussi un beau château inscrit lui aussi au patrimoine de l'Unesco. Il est midi et un bon plat de pâtes va m'aider à recharger mes batteries. A ce propos, les restaurants italiens n'ont pas de carafe d'eau, que de l'eau en bouteille. Sur l'addition, ils facturent aussi les couverts! 

Le Fleuve Pô à l'entrée de Turin...

Je repars ensuite sous un soleil de plomb en direction d'Asti. Il reste encore 50 kilomètres. Il faut faire au moins 15 kilomètres pour apercevoir le premier champ. La route n'est qu'un long faubourg en ligne droite. Les panneaux publicitaires ont envahi le champ de vision, triste ! Dans les champs, c'est principalement la culture du maïs qui prédomine dans une plaine désespérément plate, aucun relief en vue. Je quitte la province de Turin pour celle d'Asti. Il fait de plus en plus chaud. Les 40° sont dépassés...

Cette petite pub me rappelle que je passe le 45ème parallèle...

Me voilà à Villanova d'Asti. Il reste 25 kilomètres lorsque je fais une pause dans un bar pour prendre une aqua-menta (une menthe à l'eau). Courage, il faut bien repartir! Le vent m'aide dans ma progression, mais avec cette chaleur les forces s'amenuisent. Les moindres petites côtes sont interminables. D'autant que le paysage, complètement plat jusque là change, c'est très vallonné maintenant. Les kilomètres ne défilent pas assez vite à mon goût. Voilà enfin Asti, ville connue mondialement pour son vin blanc effervessant. J'arrive au camping après 106 kilomètres sous une chaleur éprouvante. Une place à l'ombre pour la tente et direction la douche pour se rafraîchir un peu. Demain direction la mer...

Carte du Parcours :

Profil de l'étape :