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Par xavier schmitt le 26 Juillet 2009 à 20:00
Voyage au centre.... du Monde!
Après être passé au centre de la France, plus fort encore aujourd'hui, c'est vers le centre du Monde que je me dirige ! Le vent n'a pas soufflé cette nuit, il s'est calmé en fin de soirée. Le ciel est bien dégagé en ce dimanche 26 Juillet. J'aperçois au loin l'autoroute, déjà saturée dans les deux sens de circulation, avec les hélicoptères de la sécurité civile qui tournent au dessus.Une partie du château de Salses, à l'architecture à mi-chemin entre château fort et forteresse catalane...
Les pales de quelques éoliennes sur les cimes des Corbières tournent au ralenti, avec le peu de vent. La forteresse catalane, ou plutôt ces restes, veille sur la ville depuis plus de cinq siècles. Ce fort aurait été construit pour garder l'ancienne frontière entre la France et la Catalogne.
Des vignes "un peu" envahies par l'herbe à Rivesaltes, au fond le massif des Corbières...
A l'extrême nord du pays catalan, la cité a été tour à tour française puis espagnole, et de nouveau française, c'est un point stratégique avec ses salines entre mer et montagne. Le nom de Salses n'est pas issue des Salines, mais du nom d'un romain, le premier à s'être installé ici pour y créer un domaine agricole. Même si le massif pyrénéen créé une barrière physique entre les deux pays, il n'y a pas de barrière culturelle, l'esprit catalan, avec cette entité "Pais Català" est présent de chaque coté du piémont pyrénéen.
....et d'autres mieux entretenues avec en fond, le Canigou.
Je pars donc ce matin en direction de Banyuls-sur-Mer, où se trouve le camping le plus méridional de mon périple. Je dois y arriver de bonne heure car il ne prend pas de réservation. J'espère y être vers 15h. Le pneu de la remorque étant un peu dégonflé, en passant devant la caserne de pompiers de Salses, je vois un pompier et je lui demande donc si il a un compresseur, plus rapide que la pompe, avec les bons embouts, j'en profite pour vérifier la pression des pneus du vélo.
Le Palais des rois de Majorque, au centre de Perpignan, abrite un régiment de la Légion étrangère...
Il me propose même de partager avec moi leurs petits-déjeuners, très sympathique de leur part. Il m'expliquera que toute la caserne est en alerte, entre les secours en mer et feux de forets, que le climat est très sec et le moindre incendie peut avoir des conséquences dramatiques...
Le Centre du monde selon Salvador Dali, la gare de Perpignan. Non loin de là, une borne est là pour le rappeler.
Direction Rivesaltes pour voir le vignoble. Avec au fond la ligne de crête des Pyrénées, servant de frontière actuelle avec l'Espagne. Direction ensuite Perpignan, la ville catalane au sein de laquelle se trouve le centre du monde selon Salvador Dali, la gare; et le Palais des Rois de Majorque.
L'avenue menant à la gare, en catalan...La Méditerranée, entre Canet-Plage et St Cyprien.
Les parkings le long de la route sont complets, la plage est à 100 mètres, derrière une lande. St Cyprien et Argelès-sur Mer seront les dernières plages de sable fin. A la sortie d'Argelès, je vais rejoindre Collioure par la Corniche, une très belle route permettant de profiter de la Côte Vermeille je dirais plutôt Merveille, tant l'endroit est sublime avec le contraste des couleurs.
Que le spectacle commence !!!
Chaque photo est une carte postale, un vrai bonheur pour les photographes amateurs ou avertis, arrêtés au bord de la corniche. La route commence à s'élever et serpenter entre montagne, vignes et mer, en contrebas. On rentre ici dans l'aire d'appellation Collioure et Banyuls. j'arrive dans les monts Albères, nom donnée à cette partie des Pyrénées entre le Perthus et la Méditérranée.
La partie nord de la Côte vermeille, en fond Argelès et ses plages de sable fin, les dernières coté français...
Sur les coteaux pentus se nichent des vignes en terrasses pour faire le vin doux naturel connu dans le monde entier. C'est sur un sol très pauvre, du schiste, que l'on retrouve plusieurs cépages, dont essentiellement des Grenache; noir, gris et blanc.
Les premiers pieds de vignes, au nord de Collioure...
Cette corniche est magnifique à parcourir en vélo, à chaque virage, apparaissent de nouveau points de vue sur cette côte rocheuse. J'arrive à Collioure, aussi célèbre pour ses anchois que pour son château et son port.
Le château et l'église, qui permettent de reconnaître Collioure instantanément...
La plage du centre ville est bondée, avec une eau à 22° et un ciel bleu, le cadre est toujours aussi beau. Il ne me reste que douze kilomètres à faire pour rejoindre le camping de Banyuls. A la sortie de Collioure, encore un récital de la Côte Vermeille pour quatuor vignes, mer, plage et montagne pour rejoindre Port-Vendres.
Port-Vendres: le port de plaisance au premier plan et celui du commerce, au fond à droite...
La montagne, quand elle n'est pas utilisée par les vignes ressemble à un maquis. Le cadre de ce village a moins de charme à mon goût, plus orienté vers le commerce car il est le port français, de par sa situation le plus proche de l'Afrique. Entre port de commerce et le fret fruitier, plus de 550000 tonnes y transitent chaque année.
Banyuls sur mer, vue de la Tour Madeloc...
La route s'élève dès la sortie du village, en direction de Banyuls, des villas avec vues imprenables sur la mer sont jalonnent la route qui serpente encore et toujours...
Un paysage de vignes à perte de vue à l'entrée de Banyuls...
Une belle ascension puis un passage à Paulilles, ancien site de fabrique de dynamite, qui est aujourd'hui transformé en zone Natura2000 avec la préservation de la flore, la faune et des fonds marins dans une magnifique baie. Une dernière ascension pour basculer sur Banyuls-sur-Mer, sous les yeux de la Tour Madeloc, qui surplombe cette ville à plus de 650 mètres d'altitude, elle offre un panorama magnifique sur toute la Côte.
La plage et la mer, Banyuls By Night...
Comme à Collioure, la route longe la plage au centre du village. mais le camping est dans les terres, à un kilomètre de là. J'y arrive pour 15 h et il y a encore de la place pour 3 nuits, ouf! Je vais y croiser Aurélie, une fille de mon village d'origine, le monde est petit! Presque 90 kilomètres aujourd'hui sous un temps magnifique.
Carte du parcours :Profil de l'étape :
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Par xavier schmitt le 27 Juillet 2009 à 20:00Ola España !Dernière étape du périple entrepris voilà deux semaines depuis le parvis de Notre-Dame de Paris. Beaucoup de vent cette nuit, mais moins au réveil. Le ciel est légèrement brumeux, aujourd'hui lundi 27 Juillet. Après un petit déj sur une terrasse, je pars donc en direction de Cerbère, dernier village avant la frontière espagnole.
Les premières villas, sur les hauteurs de Cerbère, et fond, le Col des Balitres, frontière espagnole...
La route s'élève et serpente entre les vignes. Je rencontre des cyclistes, qui étaient présents dans le même camping à Banyuls. On aperçoit sur la gauche des petites criques, mais les chemins pour y accéder sont rares... une réserve naturelle marine longe la côte depuis Banyuls et jusque Cerbère.
Cerbère et les Albères en fond....
Après dix kilomètres j’atteins Cerbère, ce village ayant prospéré par le fret ferroviaire, la gare fut dessinée par les bureaux Eiffel. Elle est le terminus français et espagnols pour des raisons de différence d'écartement des rails entre les deux réseaux ferrés. Certains quais de la gare sont dédiés aux trains espagnols et d'autres quais, aux trains français. Le transbordement des marchandises sur wagons différents est une activité importante, avec le tourisme...
La ligne blanche verticale représente la frontière, un pied en Espagne et l'autre en France...
Pour atteindre la frontière il faut sortir du village par le sud, et gravir le Col des Balitres, passer devant le Phare du Bout Du Monde, entièrement autonome grâce à ses cellules photo-voltaïques. La route s'élève donc à plus de 160 mètres d'altitude au niveau de la frontière, le col des balitres. Les postes de douane sont à l'abandon, depuis l'ouverture des frontières.
A défaut du panneau "Espagne"..., absent à la frontière...
Juste après la frontière je bascule vers Portbou, au bord de la mer, avec 4 kilomètres de descente. La route semble en meilleur état qu'en France, malgré une largeur minimale permettant le croisement des voitures. Pour remplir la gourde avec de l'eau à une fontaine, pas de problème tout le monde parle aussi français dans ce premier village espagnol. La chaleur commence à se faire sentir. Pour la suite, direction donc LLançà (prononcer Lianca) la route est entièrement refaite, mais il faut quand même appuyer sur les pédales!
L'Espagne derrière moi, avec Portbou.
Devenue large et bien roulante malgré la déclivité, aucun véhicule ne me frôle dans l'ascension. Je passe dans les tunnels, m'évitant une ascension bien plus longue. La route redescend ensuite sur Coléra. Les cyclistes rencontrés plus tôt sur le parcours m'ont dépassé lorsque je faisais le plein de la gourde. Ils étaient arrêtés pour souffler un peu. Je m'arrête aussi pour discuter avec eux.
El Port del Selva, station balnéaire....
Ils sont québécois tous les deux. Ils ont entrepris de rallier Marseille à Barcelone, en suivant la côte. Avec leur accent à couper au couteau, ils me racontent qu'ils ont déjà fait la côte ouest des Etats-Unis ainsi que le Québec. Leurs vélos ont souffert durant le voyage en avion, résultat un pédalier cassé pour elle et un problème de jante pour lui...
Me voilà arrivé au bout du parcours....
On repart ensuite, chacun à son rythme. Moi, m'étant délesté de la remorque, j'avance plus vite qu'eux. Mais on devrait sûrement se croiser à nouveau vers Cadaqués, terme de leur étape du jour. Malgré les quelques nuages, la chaleur est bien présente en fin de matinée.
Vue du village de Cadaqués, avec son église Santa Maria...
J'arrive à Llançà pour la pause casse-croûte de la mi-journée. A la terrasse d'une café, j'en profite pour faire recharger mon téléphone... En espérant que la batterie de l'appareil photo tienne jusque Cadaquès (je n'avais pas pris le chargeur...). La route longe le front de mer, en serpentant, entre les villas jusque El Port del Selva, très belle station balnéaire, exposée vers le nord-ouest, sur le Cap de Creus.
Une rue typique dans le centre de Cadaqués...
La route de Cadaqués file plein sud, mais elle commence à serpenter en s'élevant sur le relief le plus oriental des Pyrénées. L'ascension durera quelques sept kilomètres sous une chaleur accablante cet après-midi. Mais arrivé en haut, quel point du vue sur le village blanc et bleu de Cadaquès! Situé en contrebas, il semble comme acculé à la montagne, et tourné vers la mer.
La couleur de l'eau, entre bleu clair et turquoise....
C'est ce relief, le rendant difficile d'accès, qui l'a protégé d'une urbanisation galopante. Ce village de pécheurs, le plus à l'est de l'Espagne a attiré beaucoup d'artistes comme Salvador Dali, Pablo Picasso, pour les plus connus. Il est vrai que le charme intemporel de ses rues étroites avec ses fleurs comme tombant du ciel sur les murs blanc est indéniable. Les rues du centre ne sont pas carrossables, il s'agit de pierres, la visite ne peut se faire qu'à pied.
Dernière photo pour immortaliser mon passage à Cadaqués, terme de ce périple estival...
A bientôt, pour de nouvelles aventures sur les routes de France....
Carte du parcours:Profil de l'étape:
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